mercredi 23 décembre 2009

Identité française

J'avais prévenu en conclusion dans mon précédent article sur l'identité Nationale que le débat était à hauts risques. Plus le vote des Régionales va approcher plus ce débat sera miné.
Nous sommes en pleine discussion sur le bien fondé des dogmes des religions et de leurs pratiques. Il est dommage qu'à l'aube de 2010 de telles patacaisses resurgissent. Je trouve lamentable pour quelque religion que ce soit d'obliger l'être humain à en adopter les commandements. Nous sommes dans un pays de liberté individuelle de penser et de croire en ce que l'on veut, chacun peut s'imposer des obligations spirituelles mais n'a aucun droit de l'imposer aux autres.
L'obligation du port de la burqa est une atteinte à la liberté de la femme de porter un regard direct sur ce qu'elle veut et sur qui elle veut. Je trouve cette pratique dégradante pour la femme, et ne conçoit aucun dogme religieux pouvant l'imposer. Je me demande pourquoi la ligue des droits de l'homme ne s'y oppose pas catégoriquement.
La construction de nombreuses églises catholiques et la pratique de cette religion en France a été à son apogée à l'époque ou elle était toute puissante voire dominante sur l'Etat. Maintenant elle reste encrée dans l'esprit de la majorité des Français car les lois s'en sont largement inspirées. La pensée des catholiques rejoint celle de la législation française, il y a fusion voire confusion. Dans ce cas nous pouvons dire que la pensée catholique reste dominante dans l'identité française, d'où cette disgrâce envers d'autres pratiques religieuses qui imposent des dogmes d'une rigidité peu commune laissant penser à une absolue vérité de cette religion. Chacun a le droit d'en contester l'authenticité et de ne pas s'obliger les concepts et cela quelque soit l'origine ethnique des personnes résidant sur le territoire national.
La religion musulmane n'a pas plus de droit de s'imposer aux autres plus que toutes les autres religions. La construction de minarets en France peut si elle se multiplie trop être vécue par certaines personnes comme une atteinte à la liberté de croire ou de ne pas croire, car ceux-ci s'imposent à leur regard de façon répétitive et ostentatoire. Ces lieux de culte peuvent, s'ils se multiplient trop, provoquer les consciences, s'imposer psychologiquement ou interférer insidieusement sur la pensée voire entraîner des réactions de rejet.
Il est logique que dans un pays comme la France qui a durement conquis sa laïcité d'en défendre les acquis. Même si cette laïcité oblige à respecter toutes les pratiques religieuses, elle peut de fait en interdire ce qui atteint la liberté de penser , de regarder , de se vêtir, de croire ou de ne pas croire en un dieu, de choisir son mode de vie, ses études, son travail, ses divertissements, son mode d'habitat, de se soigner etc..... sans en référer à qui que ce soit.
Avant de réfléchir sur l'identité française il est souhaitable de réfléchir à - qui suis-je ? - c'est à dire comment je me vois, comment les autres me perçoivent, comment je le ressens, pourquoi suis-je perçu de cette façon alors que je pense être différent, quelle en est la raison. Ainsi nous pouvons nous comparer aux autres, observer les différences, comprendre les raisons de ces différences ou encore de nos comportements semblables. Ce sont ses derniers qui aboutiront à trouver ce qui nous conduit à nous reconnaître en France une identité commune. Qu'elle soit ressentie ou observée cette identité française se révélera petit à petit lors de notre introspection. En comparant notre "qui suis-je" à l'observation du comportement et des actions des autres nous joindrons les points communs entre les français que nous côtoyons et identifierons les différences qui ne gènent aucunement les uns ou les autres. Nous établirons ainsi les bases fondamentales qui aboutiront à l'identité française.
Il est dommage que cette réflexion sur l'identité française se fasse dans un climat politico-religieux uniquement. Le citoyen français dans l'esprit de la constitution devrait dépasser ce débat archaïque sur la religion. Il faut avoir les pieds sur terre avant de laisser sa raison se dissiper dans l'irrationnel. Les besoins fondamentaux des Français ne diffèrent pas des autes citoyens du monde. Toutefois parler et écrire un français correct s'impose à tous le peuple de France. Ce qui fait la diférence dans un pays démocratique comme le nôtre c'est TOUS les citoyens français de souche ou étrangers en situation régulière aient la possibilité : d'étudier et d'apprendre, garder la santé, se soigner et être soigné lorsque cela est nécessaire, travailler et gagner de quoi avoir une vie de qualité et d'épanouissement , d'acheter,d'emprunter, de louer un bien ou de l'argent, de l'épargner comme bon nous semble, se loger décemment, se reposer, se divertir librement, communiquer avec ses semblables, se déplacer, avoir liberté de penser, d'en révéler aux autres le fruit sans contrainte mais dans le respect des personnes et de leurs modes de vie, de dialoguer et d'agir, s'alimenter correctement en quantité et en qualité, se vêtir à son goût et selon ses besoins, se déplacer, aider les nécessiteux physiques, psychiques, économiques ou sociaux, de pratiquer ou ne pas une religion ou un concept de vie, de voter (après 5 ans de résidence ininterrompue pour les étrangers)..... la liste est loin d'être exhaustive. Être français c'est complexe si rien ne s'accorde avec nos choix, c'est simple si nous savons composer pour le meilleur de notre vie dans le respect d"autrui avec l'existant.
Ce sujet " l'identité française" est très difficile à cerner si l'être humain dans sa diversité n'est pas pris en compte et si chacun ne réfléchit pas sur ce qu"il pense être, ce qu'il devrait être, ce qu'il est et ce qu'il représente en réalité dans la société, ce qui le différencie des autres et pourquoi cette différence. Ainsi le débat aboutira à plus de tolérance. En comprenant mieux les fondements des différences entre les citoyens de notre pays et nous-mêmes, nous éviterons d'orienter le débat uniquement à des fins politicennes qui accentuent les rivalités haineuses.